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Et si l’essentiel n’était pas enseigné aux enfants ?

    Aux enfants, on enseigne les maths, le français, et certes un peu d’éducation civique… mais à ces mêmes enfants, on dit aussi « sois fort, ça va passer », « arrête avec tes émotions, sèche tes larmes », … bref, on ne leur enseigne pas à élaborer leurs émotions et les traumas qui les causent, on leur enseigne à les refouler. En anglais, cette pratique essentielle d’auto-apaisement s’appelle le self-soothing,. Alors, sans aucune clé pour le faire petits, il faudra ensuite à nos enfants toute une vie pour réparer cela, et pour guérir. On est bien loin encore d’un système de prévention…

    Les 5 blessures, listées par Lise Bourbeau – abandon, rejet, injustice, trahison, humiliation – prennent leur origine dans l’enfance, à un moment où l’enfant est encore dépendant des adultes. ET chaque trauma, chaque événement créant ou réactivant ces blessures va ensuite s’inscrire dans la mémoire émotionnelle et physique, et va engendrer la vision que l’enfant aura du monde et de la vie, dessinant sa carte du monde. Et cette carte du monde engendrera les nouvelles expériences de l’enfant, renforçant encore le tableau initialement construit.

    Je me souviens de poèmes de Baudelaire, qui essayait de faire taire sa douleur, en lui demandant de se tenir plus tranquille, s’aidant de drogues variées. Or on sait que si on ne s’occupe pas d’une blessure, elle n’a aucune chance de se guérir. Refoulée, elle va sournoisement s’amplifier et se propager, engendrant stress, souffrance puis maladie… Moi, je voudrais tant aujourd’hui qu’on dise à nos enfants de parler ainsi à leurs douleurs « viens ici, ma douleur, et exprime toi clairement, dis-moi ce que tu as à me dire, que l’on puisse dialoguer, que l’on puisse s’apprivoiser ». Car c’est dans les mots que les choses s’élaborent, prennent sens et se refondent, dans les mots que les maux se dissolvent.

    En niant ses émotions, on se rejette soi-même. Or, comme le dit Lise Bourbeau, les autres nous rejettent et on rejette les autres à la même hauteur que l’on se rejette soi-même…. Alors en rejetant nous douleurs petits on se prépare à une vie de rejet …

    Et cette mascarade que nous mettons en place pour éviter ou nier une douleur (alcool, cigarette, relation de dépendance, nourriture, …) ne fait qu’augmenter notre douleur, car tant que nous n’en aurons pas pris soin et guéri, nous allons continuer d’attirer vers nous certains comportements ou attitudes des autres en fonction de cette blessure, jusqu’à ce qu’elle atteigne un niveau tellement élevé que nous ne pourrons plus la nier.

    Pour Lise Bourbeau, celui souffrant de la blessure d’abandon porte le masque du dépendant, le masque étant un mécanisme de défense pour tenter de ne pas souffrir … mais qui justement fera souffrir ! Convaincu de ne pas être aimé, le dépendant croit souvent que si l’autre est d’accord avec lui c’est une preuve d’amour, il peinera à s’affirmer, s’écrasera face à la colère d’autrui comme un petit enfant. Rempli d’une tristesse intérieure, s’aimant peu, il croit aimer l’autre, fort, intensément, mais c’est en réalité une addiction, accroc à l’amour d’autrui car ne sachant pas s’en donner lui-même. Ne sachant pas exprimer ses besoins, il demande en se plaignant, ou espère que l’autre va deviner ses besoins. Et son Ego, tentant de lui éviter de souffrir, lui fait justement adopter des comportements qui ne font que le faire souffrir à nouveau …

    Alors voilà ce que suggère Lise Bourbeau à chacun de nous pour guérir de sa blessure d’abandon, pour s’affranchir de son masque de dépendant. Et cela passe par un dialogue avec son Ego -cette part de nous qui pour nous protéger réagit, et généralement d’une façon automatique selon des schémas qui se reproduisent. Voici le dialogue que Lise Bourbeau suggère avec cette part de nous pour évoluer et s’en sortir : « Je te comprends, cher Ego. A cause de mes expériences passées, tu veux me protéger face à l’abandon. Je veux néanmoins vivre une expérience différente, changer d’attitude. Je vais donc aller dans une direction différente de celle que tu crois meilleure pour moi, et que tu me proposes habituellement. J’ai appris de mes relations répétées que  – et mettre ce que l’on a appris. Aujourd’hui, je réalise que je suis et lister ses forces et ses faiblesses, dans l’acceptation. Cela m’aide à accepter les forces et les faiblesses d’autrui. Je te demande de me laisser vivre mon expérience. Je te remercie de ce que tu as fait pour moi jusqu’à maintenant. Il ne te reste qu’à te reposer et à m’observer ».

    Et c’est exactement le procédé qu’on utilise en hypnose, de remercier notre inconscient qui a mis en place ce qu’il pensait être la meilleure solution pour nous, mais ensuite de l’autoriser à trouver de nouvelles solutions plus efficaces.

    Alors, au lieu de bourrer le crâne de nos petits de savoirs théoriques, et de les amener à refouler ces émotions qui NOUS font peur, aidons-les à accueillir leurs émotions et à trouver une façon plus écologique de les gérer, pour que ces blessures guérissent tôt dans leur vie et ne les entrainent pas dans une souffrance croissante et une vie de faux semblants. Et à nous adultes, si l’on ne peut pas réparer les faits passés, on peut transformer la vision que l’on en a pour mettre à jour nos programmes devenus obsolètes et nettoyer nos mémoires erronées. Des techniques et des outils efficaces existent pour cela (hypnose, EFT, Ho’Oponopono, Analyse Transactionnelle…) utilisons les sans modération !

    Exemple de petit exercice de reparenting à faire seul, pour apaiser son enfant intérieur, plus facile à mettre en place si l’on a déjà travaillé avec un praticien qui vous guide pour l’expérimenter une première fois …

     

    Et Bourbeau suggère une piste similaire aux thérapeutes : proposer à ce type de patient d’écouter ses émotions depuis sa partie intacte, de façon à devenir enveloppant.

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